GI4T aura pour tâche d’identifier des solutions pertinentes pour sauver notre économie de la crise dans les meilleurs délais.
L’expert en économie et ancien ministre de l’Economie, Hakim Ben Hammouda a annoncé, dimanche dernier, la création du think tank GI4T (Global Institue for Transitions) pour être une force de proposition et retrouver espérance et croyance dans l’avenir. La Tunisie a tant besoin, aujourd’hui, de réflexions approfondies en vue de sauver notre économie.
Ces réflexions doivent émaner d’experts confirmés en économie et en finances pour trouver des issues favorables à une situation économique précaire qui a trop duré.
A noter que l’économie tunisienne, fragilisée par le Covid-19, souffre aussi de problèmes structurels dus notamment à l’inadaptation de certaines entreprises notamment de petite et de moyenne taille aux nouvelles technologies et à l’industrie intelligente qui demeure encore une utopie pour plusieurs acteurs économiques.
« Réunissant une centaine d’universitaires et d’intellectuels, le GI4T a pour objectif de développer des pistes de réflexion, des études et des projets afin d’éclairer les politiques publiques. Notre démarche et notre réflexion vont s’inscrire dans la marche du monde et seront ouvertes sur les pratiques régionales et globales. Il nous paraît essentiel de sortir des sentiers battus et de proposer de nouveaux projets et de nouvelles politiques pour offrir de réelles perspectives à notre jeunesse et une nouvelle expérience historique à notre pays. C’est de nous que dépendront les lendemains qui chantent », indique Hakim Ben Hammouda. Toutes les forces vives de la nation, et particulièrement les experts économiques, sont appelées à mettre la main à la pâte pour faire profiter l’économie nationale de leur savoir-faire et de leur compétence en proposant des solutions pertinentes à une économie agonisante. Même notre diaspora est invitée à donner son avis et à suggérer des solutions à même de hisser notre économie à de nouveaux paliers de développement.
« Echec de la politique anti-Covid ! »
M. Ben Hammouda souligne que « la pandémie du Covid-19 a été un révélateur de la faiblesse de nos politiques publiques. Des décès par dizaines depuis des mois suite à l’échec de notre politique anti-Covid ! Des finances publiques au bord de la faillite devant des politiques économiques incapables de relever les défis de la crise économique ! Et une crise politique qui est à l’origine d’un affaiblissement sans précédent de l’Etat ! Les espoirs de 2011 semblent un lointain souvenir ! Que faire face à ces crises? Nous résigner et reprendre notre vie normale après les étincelles de la révolution? Enterrer nos rêves et revenir vers l’autoritarisme et le népotisme d’antan? Avancer vers un aventurisme sans lendemain? Dans ce contexte tendu et anxiogène, il nous est apparu nécessaire de créer un think tank, le GI4T (Global Institue for Transitions) ».
La Tunisie a besoin, aujourd’hui, d’un nouvel élan économique pour pouvoir générer de nouveaux postes d’emploi pour les jeunes, renforcer l’investissement dans toutes les régions du pays. Il s’est avéré que certaines régions au nord-ouest et au sud ne disposent pas d’un tissu industriel bien développé capable d’absorber la main-d’œuvre au chômage.
A proximité des champs agricoles étendus sur plusieurs hectares, il est possible, à titre d’exemple, de créer des unités de transformation industrielle pour traiter les quantités de produits en surplus avant de commercialiser une partie sur le marché local et une autre partie sur le marché extérieur et ramener ainsi des devises.
Des sociétés de services
Il est possible, de même, de créer des sociétés de services dans les zones agricoles en impliquant dans de tels projets un groupe de jeunes diplômés pour les inciter à compter sur leurs propres moyens et leur compétence. L’Etat peut intervenir dans ce projet en fournissant les financements nécessaires sous forme de crédits bonifiés. Ce n’est pas les idées qui manquent mais une vraie volonté politique de changer le cours des choses et de prendre en charge ces régions intérieures qui sont lésées par le déséquilibre régional depuis l’indépendance. Il est possible également de favoriser les projets public-privé qui sont restés au stade des études et de réactiver les projets bloqués dans plus d’une région à cause des problèmes d’ordre foncier et financier.
Un intérêt devrait également être donné aux terres collectives agricoles en les octroyant aux techniciens diplômés et expérimentés pour qu’ils en tirent le meilleur profit et accroître la production agricole, question de satisfaire les besoins locaux en produits agricoles et d’en exporter une partie.
Ces terres collectives domaniales nécessitent un réaménagement et une mise en valeur et cela ne peut se faire que par l’implication des jeunes diplômés qui sont toujours à la recherche d’un emploi décent correspondant à leur qualification et à leur profil.
Le temps de revoir de fond en comble cette politique agricole en impliquant davantage les jeunes de toutes les régions.
Dans le secteur industriel et des services, les opportunités de création de nouveaux projets exportateurs sont également énormes.
Des partenariats pourraient être conclus dans ce cadre avec les pays voisins comme l’Algérie et la Libye pour lancer de nouveaux projets en visant notamment les pays africains pour commercialiser divers produits comme ceux relevant des secteurs de l’agroalimentaire, du textile-habillement, des matériaux de construction, des études et conseils et autres.
Le marché africain est ouvert et accueille tous les produits de consommation conformes aux standards internationaux. Il est nécessaire, au préalable, d’élaborer des études approfondies au sujet des projets à lancer et des marchés à cibler pour réussir le lancement des affaires juteuses et assurer leur pérennité.